Peu après avoir terminé mes études, j’ai dû faire face à un dilemme moral. J’avais du mal à savoir quelle décision prendre, d’autant plus que la frontière entre ce qui était juste et ce qui ne l’était pas ne semblait pas clairement définie. J’attendais de mes prières que Dieu me donne la « permission » d’aller de l’avant dans ce que je pensais être le bon choix en la circonstance. Comme je n’entendais ni « oui » ni « non », j’ai choisi de faire ce qui me paraissait juste.
Quand j’y repense, je n’ai pas le sentiment d’avoir pris la meilleure décision, et je me suis parfois demandé pourquoi Dieu n’avait pas planté devant moi un feu rouge géant. Où était le « non ! » divin quand j’avais eu besoin de l’entendre ?
Accepterons-nous de suivre les directives de Dieu, même si elles sont inattendues ?
En priant à ce sujet, et quand je me suis retrouvée face à d’autres choix par la suite, j’ai appris deux choses. Tout d’abord, j’avais besoin d’améliorer mon concept de Dieu. En le considérant davantage comme un Principe divin infaillible, j’ai compris qu’Il ne distribuait pas des « oui » et des « non » pour répondre à nos interrogations. En fait, la prière permet de mieux voir la rigueur et la fiabilité du Principe à l’œuvre, ce qui, en retour, met nos actes en harmonie avec ce Principe. Cela nous inspire alors les bonnes décisions.
Deuxièmement, et c’est le plus important, la façon dont j’aborde le problème est vraiment fondamentale : la réponse dépend en grande partie de la façon dont je demande, surtout quand mes sentiments sont partagés.
Je veux dire par là qu’il faut tenir compte de la nature de nos pensées quand nous prions pour être guidés. Sommes-nous prêts à entendre la réponse, quelle qu’elle soit, même si elle ne correspond pas à ce que nous voudrions entendre ? Accepterons-nous de suivre les directives de Dieu, même si elles sont inattendues ?
Préférons-nous vraiment entendre Dieu et Lui obéir, plutôt que suivre nos a priori ? Sommes-nous prêts à faire ce qui est le plus conforme au Principe et à l’Amour divins, au lieu de suivre le plus grand nombre, de rechercher une satisfaction momentanée, ou de choisir la solution de facilité ?
Comme je l’ai constaté, l’ouverture d’esprit, la bonne volonté, l’humilité et le désir d’aimer Dieu et de Le servir sont les qualités mêmes qui, lorsque je suis dans l’indécision, me permettent de savoir avec certitude quelle est la meilleure chose à faire. Un point intéressant : la réponse me vient parfois sous la forme d’un message précis, or, c’est souvent lorsque ces qualités sont présentes dans mes pensées et surtout dans mon cœur que je me sens poussée dans la bonne voie, sans avoir rien fait pour.
Cela m’est arrivé il y a peu, alors que je penchais d’un côté puis de l’autre, faute de voir clairement quelle était la bonne décision à prendre. Ce n’était pas une question d’ordre moral, mais un mauvais choix de ma part risquait d’avoir des conséquences fâcheuses.
Cette fois-ci, je n’ai pas prié pour demander à Dieu de me donner un blanc-seing ou une réponse par oui ou par non. J’avais l’esprit ouvert, tourné vers Dieu, et j’ai prié pour me sentir guidée dans la voie où je pourrais Le glorifier et Lui être le plus utile. Qu’on ne s’y trompe pas ! Mes expériences passées m’ont appris que c’est en étant au service de Dieu que je suis la plus heureuse, la plus satisfaite et vraiment en paix avec moi-même. Voilà pourquoi je voulais retrouver ce même sentiment.
J’ai affirmé que mon amour pour Dieu passait avant mes projets personnels.
Je n’ai pas eu la réponse tout de suite, mais je n’ai pas pensé pour autant que Dieu ne voulait rien me dire. Comme Il est Amour, j’étais certaine d’obtenir les directives dont j’avais besoin. Dans l’intervalle, je me suis appliquée à écouter, à obéir davantage, à aimer Dieu d’un amour plus pur. J’ai donc imposé silence aux pensées qui m’incitaient à mettre en avant mes propres désirs ou mon sens de ce qui était juste, et j’ai affirmé que mon amour pour Dieu passait avant mes projets personnels.
En l’occurrence, j’ai eu la réponse de la façon la plus inattendue qui soit ! J’étais sortie faire des courses quand j’ai rencontré une personne qui a évoqué précisément le sujet qui me préoccupait. Tandis que je l’écoutais, j’ai su avec une certitude absolue que la voie dans laquelle j’avais envisagé de m’engager n’était pas pour moi. Je n’éprouvais ni inquiétude ni regret. Je me sentais en paix et confiante, et j’ai renoncé à ce projet. Et pas une fois je n’ai pensé avoir laissé passer une opportunité !
C’est ainsi qu’il en va avec Dieu. Les réponses que l’on obtient en s’approchant de Lui avec humilité sont si justes et si merveilleuses qu’on ne les considère jamais comme un second choix. Je commence même à comprendre que, lorsque notre amour pour Dieu est au cœur de notre prise de décision, nous n’obtenons pas simplement des directives ou des réponses ; en réalité, nous recevons les bienfaits généreux de Dieu, et ils sont bien plus abondants que tout ce que nous aurions pu imaginer.
