Il y a environ un mois, j’ai invité une copine à la maison.
Tout en nous promenant dans la rue où j’habite, nous nous sommes mis à parler des soirées et du fait qu’aujourd’hui, on ne peut pas bien faire la fête sans alcool. Je lui ai dit que je voulais vraiment organiser une soirée chez moi, mais que ce qui m’inquiétait, c’était de servir de l’alcool aux gens qui viendraient. C’est alors qu’on s’est mis à parler de la Science Chrétienne.
« Tu n’as jamais bu de ta vie ? » m’a-t-elle demandé.
« Non, en fait non », lui ai-je répondu. Je lui ai expliqué que c’était en raison de ma religion, la Science Chrétienne.
Je plaisante tout le temps, alors, elle a d’abord cru que je racontais des histoires, mais je lui ai affirmé que j’étais vraiment scientiste chrétien.
J’ai ensuite commencé à lui parler en détail de Mary Baker Eddy, qui a fondé la Science Chrétienne, et qui était une femme exceptionnelle. Mon amie est passionnée par les droits de la femme, et ça l’a donc intéressée. Sa réaction positive m’a pris au dépourvu. C’est une fille qui a plein d’amis à l’école et je ne pensais pas que notre conversation sur la religion durerait aussi longtemps, mais elle a commencé à me poser beaucoup de questions. Nous n’avons pas réellement parlé de la raison pour laquelle je ne buvais pas, mais nous nous sommes retrouvés à discuter de la guérison spirituelle. Et je lui ai raconté comment j’avais été guéri il y a quelques années, quand nous passions l’été en famille chez mes grands-parents, dans l’état du Montana aux Etats-Unis. Ils avaient du foin sur l’un de leurs prés et le premier soir, j’ai eu une réaction allergique. J’ai d’abord commencé par éternuer un peu, et puis mes yeux ont gonflé et sont devenus douloureux.
Le deuxième jour, ma famille et moi avons commencé à travailler dans une vieille ferme familiale où nous avions l’intention de passer l’été. Dans la maison, il y avait pour tout meuble un vieux rocking-chair. Comme je ne me sentais toujours pas bien, ma mère était inquiète car il n’y avait pas d’endroit où je puisse m’installer confortablement. J’ai appelé un praticien de la Science Chrétienne pour lui demander de prier avec moi. Il m’a demandé ce qui se passait dans ma pensée, et je lui ai dit que j’avais peur et que je souffrais. Je me souviens qu’il m’a dit avec calme que c’était Dieu qui me gouvernait et non la croyance que je pouvais être affecté par le pollen ou par tout autre chose en dehors du bien.
Les gens à l’école ne parlent pas beaucoup de religion, mais pratiquement tous parlent de ce qu’ils ont bu.
J’ai raccroché et, en pensant à ce que m’avait dit le praticien, je me suis endormi paisiblement dans le fauteuil. Quand je me suis réveillé un peu plus tard, je voyais bien des deux yeux, et il n’y avait plus ni douleur ni gonflement. Quelques jours plus tard, les éternuements se sont complètement arrêtés et je suis retourné aider mes grands-parents. J’ai remplacé des tuyaux du système d’irrigation et ramassé des bottes de foin. Je n’ai plus eu de problèmes d’allergies cet été-là. Nous avons passé les deux derniers étés dans le Montana et les symptômes d’allergies ne sont jamais revenus.
Mon amie a paru très impressionnée par ma guérison et à la fin de notre conversation, elle m’a dit que si elle avait une religion, elle aimerait sans doute que ce soit la Science Chrétienne. Ce n’est pas que j’essayais de la convertir, mais j’ai trouvé ça plutôt sympa, car je voyais bien qu’elle était à la recherche de quelque chose.
Pour en revenir à la consommation d’alcool, les gens à l’école ne parlent pas beaucoup de religion, mais pratiquement tous parlent de ce qu’ils ont bu. Tous les vendredis, un grand nombre de garçons et de filles me demandent si j’aimerais fumer ou boire pendant le week-end. J’en connais qui boivent, et je vois comment ils sont après avoir bu, et ce n’est pas agréable. Quand ils sont saouls, c’est comme si je ne leur parlais pas à eux mais à une personne falsifiée, et je ne peux pas avoir une vraie conversation avec eux. Beaucoup de gens disent qu’ils boivent parce que cela fait ressortir leur personnalité. Cette idée qu’on peut s’amuser seulement si quelque chose a une emprise sur vous aurait plutôt tendance à me rebuter. Je crois que ce qui compte, c’est à quoi ou à qui on donne du pouvoir. Jésus nous a dit d’avoir un seul Dieu, le seul pouvoir. L’alcool, l’héroïne, l’herbe, tous ces trucs-là, peuvent facilement devenir des dieux. C’est triste à dire, mais beaucoup de jeunes à l’école ont déjà fait de la drogue leur dieu.
En fait, je vois beaucoup de jeunes qui se mettent à fumer ou à boire, influencés par la musique. J’aime bien le rap et le hip hop, mais souvent les chansons font l’apologie de la drogue. Quand les gars parlent de fumer et de boire, ils ne se rendent même pas compte que parfois ils citent les paroles d’une chanson au lieu de se servir de leurs propres mots. Je le leur fais remarquer en disant : « Dis-donc, c’est vraiment nul, tu viens juste de citer mot pour mot une chanson rap. »
Les gens supposent que je fume et bois moi aussi à cause des amis que je fréquente à l’école. Ils ne me jettent pas la pierre, mais ils se disent que si mes amis boivent, alors tout le monde doit forcément boire. Je ne reste pas là à ne rien dire quand quelqu’un suppose que je me drogue. Quand je suis seul à seul avec quelqu’un qui pense que je prends de la drogue, je lui dis que ce n’est pas le cas. Mais je ne les ridiculise pas en public et je ne prends pas non plus un ton supérieur.
Quand j’étais avec des gars, dans le Montana, ils m’ont demandé si je voulais boire. Je leur ai répondu que ce n’était pas mon truc, et le plus âgé du groupe a été décontenancé par ma réponse. Il m’a semblé qu’il se montrait plus sympa avec moi après, comme si j’avais gagné son respect. Ce fut un moment où j’ai pris position et je me suis fait un ami. Les autres ne se sont pas fâchés mais ils sont simplement passés à un autre sujet.
Beaucoup de gens ne se sentent pas bien dans leur peau, alors ils essaient de ressembler à quelqu’un d’autre ou font tout ce qu’ils peuvent pour être acceptés dans un groupe. Je pense que savoir qui nous sommes, que chacun de nous est le reflet de Dieu, tout en étant à la fois différent et unique, c’est plutôt génial. Personne d’autre que toi n’est capable d’être aussi bien que toi-même. Pour ce qui est d’être toi-même, tu es le meilleur. C’est ce que me disait ma mère quand j’étais plus jeune et cela m’est resté.
