La quête de la beauté physique semble être devenue une obsession universelle. La presse écrite, la radio et le cyberespace sont saturés de conseils sur la manière d’atteindre des idéaux de beauté bien précis, liés à la culture. Ils abondent en recommandations sur le bronzage, la minceur, la disparition des rides et la blancheur des dents. Pourtant, les résultats obtenus ne peuvent se comparer à l’effet transformateur d’un changement de pensée, de ce que j’appelle un changement de look spirituel. Les trois meilleurs conseils de beauté que j’aie jamais reçus dans ma vie entrent dans cette catégorie et me sont venus d’une nonagénaire, d’une jeune mariée et d’une petite fille.
Leçon de la dame au sourire
Mon amie Mildred, praticienne de la Science Chrétienne pendant la plus grande partie de sa vie d’adulte, apportait encore son aide aux gens et priait pour eux, alors qu’elle avait atteint un âge avancé. Ce qui m’impressionnait le plus chez elle, c’était son désir d’apprendre et de progresser chaque jour. Elle aimait raconter des anecdotes sur sa vie, et l’une d’elles continue de m’instruire encore aujourd’hui.
Un matin, alors qu’elle lisait dans le salon de sa maison de retraite, elle a remarqué, de l’autre côté de la pièce, une dame qu’elle n’a pas reconnue. Elle s’est dit qu’elle devrait la saluer de la main ou lui dire bonjour, mais n’a pas eu envie de faire l’effort. Cette personne n’avait pas l’air aimable de toute façon. Tout en étudiant les deux livres qu’elle avait sur les genoux, la Bible et Science et Santé avec la Clef des Ecritures, il lui est venu à l’esprit que même si l’inconnue à l’autre bout de la pièce paraissait désagréable, elle-même pouvait se comporter avec amour. Elle a levé les yeux. La dame avait toujours l’air grincheux, mais Mildred s’est mis à prier silencieusement pour la voir telle que Dieu la voyait : belle et parfaite. Elle lui a souri en faisant un signe de tête. La personne lui a rendu immédiatement son sourire et son signe de tête ! C’est à cet instant que Mildred s’est aperçue qu’elle regardait dans une glace, et que cette femme à l’air renfrogné qui maintenant souriait n’était autre que son propre reflet.
Je repense souvent au reflet plein d’amour de Mildred dans le miroir quand je dis la Prière du Seigneur à l’église, le dimanche matin, et que j’écoute son interprétation spirituelle lue dans Science et Santé, le livre d’étude de la Science Chrétienne. Pour expliquer cette phrase que nombre d’entre nous connaissent, « Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés », Mary Baker Eddy écrit : « Et l’Amour se reflète dans l’amour ; » (p, 17).
Le look de l’Amour
Je demande tout le temps aux couples comment ils se sont rencontrés. Mon histoire d’amour préférée est celle d’une amie proche. Elle me l’a racontée peu de temps après s’être mariée. La veille de sa rencontre avec celui qui deviendrait son mari, elle se sentait tout particulièrement laide. Une affreuse éruption cutanée lui couvrait presque tout le corps, y compris le visage. Elle était non seulement mal à l’aise physiquement, mais elle était en plus profondément chagrinée de devoir annuler un week-end en montagne avec un groupe d’amis, dont elle s’était fait une joie.
Comme mon amie Mildred, elle s’est mise à prier. Mentalement, elle s’est tournée vers Dieu, se demandant si elle devait participer à ce week-end, avec la tête qu’elle avait. Presque immédiatement, il lui est venu cette pensée : « Permets à tes amis de te montrer leur affection. Aime-les suffisamment pour savoir qu’ils verront ce qui est vrai à ton sujet. » Cette pensée inspiratrice lui demandant de respecter assez ses amis pour leur permettre de voir au-delà des apparences, l’a complètement libérée et avec gratitude elle a poursuivi ses préparatifs. Son aspect extérieur n’avait pas changé, mais elle se sentait différente : moins dévorée par la gêne et moins dérangée par la sensation physique. Elle a passé un week-end très agréable et s’est sentie enveloppée dans l’amour de ses amis. Un membre du groupe, qu’elle ne connaissait pas, a proposé de la conduire jusqu’à leur destination. Il dit qu’il n’a jamais remarqué la moindre éruption. Il a été frappé par l’éclat et la gentillesse de la fille assise sur le siège du passager, et il l’est toujours, après trente ans de mariage.
Je me suis très souvent servie de cet exemple depuis quand je prie pour me guérir ou guérir quelqu’un d’autre d’un embarras qui limite nos possibilités dans l’existence. Cela me rappelle un autre passage de Science et Santé, que j’aime beaucoup : « L’Amour ne perd jamais de vue la beauté. Son auréole repose sur son objet. On s’étonne qu’un ami puisse jamais paraître autrement que beau. » (p. 248)
Tout ce que je sais, je l’ai appris de ma fille de quatre ans
Ma fille m’a donné ce dernier conseil de beauté alors qu’elle n’avait que quatre ans. Je m’étais toujours enorgueillie de mon « look naturel », en partie pour justifier mon manque d’intérêt total pour le maquillage et la mode. Je m’honorais de passer très peu de temps sur mon apparence extérieure, jusqu’à ce que ma fille, Abby, me stupéfie un après-midi en me posant la question suivante : « Tu ne vas tout de même pas aller voir ta mère habillée comme ça ? »
Il faut que vous compreniez que ma mère habitait à moins de cinq kilomètres de chez nous et que nous la voyions presque tous les jours. L’insistance de ma fille à se mettre sur son trente et un pour ces visites avait souvent mis ma patience à rude épreuve. Ce jour-là, en la regardant se peigner les cheveux avec soin en attendant d’aller voir sa grand-mère bien-aimée, quelque chose a changé dans ma façon de penser. Motivée par le respect de ce qu’elle considérait comme un événement important, cette enfant prouvait combien elle avait d’affection pour une autre personne par l’attention qu’elle accordait à son apparence. Je me suis rendu compte que mon manque de soin et de préparation était peut-être bien plus égoïste que la tendance à se pomponner que je blâmais chez les autres, avec un tel sentiment de supériorité. Dès ce moment-là, j’ai changé de comportement et de vêtements. J’ai eu l’impression de « revêtir l’homme nouveau », comme dit l’apôtre Paul en décrivant la nécessité d’un changement complet de la pensée (Ephésiens 4:24).
Un changement de look spirituel ne peut se faire de l’extérieur. La beauté s’épanouit de l’intérieur.
Un relooking complet
Revêtir le nouvel homme, « créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité », c’est là le changement de look spirituel qui transforme les existences. Il ne peut s’obtenir de l’extérieur, en faisant subir au corps matériel des manœuvres et des manipulations. La beauté s’épanouit de l’intérieur. Dieu, l’Amour divin, en est l’origine. Mon amie Mildred embellissait au fil des ans, grâce aux efforts qu’elle faisait pour harmoniser sa pensée avec l’Amour divin. Quant à mon amie qui souffrait d’une éruption cutanée, son teint est aussi pur que la générosité de ses pensées, grâce à laquelle elle continue d’apporter le bonheur à ses amis et aux membres de sa famille. L’origine première de la beauté de ma fille, aujourd’hui âgée de dix-sept ans, tient dans sa tendresse et sa patience envers les autres, surtout envers sa mère qui a désespérément besoin de conseils pour s’habiller.
Quand Abby m’a offert récemment une magnifique photographie des lis de notre jardin, je ne pouvais penser à rien d’autre qu’à ce conseil essentiel de Christ Jésus : « Considérez comment croissent les lis des champs : ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux. » (Matthieu 6:28, 29)
