Jeune adulte, je me suis retrouvée souffrant d’une dépression chronique à la suite d’abus sexuels subis à deux périodes différentes. Pour m’en sortir, j’avais essayé d’oublier, mais cette méthode ne m’avait pas libérée de la dépression.
J’avais déjà constaté qu’approfondir ma compréhension de la vraie nature de Dieu, qui est le bien, entraînait la guérison. Je me suis donc efforcée de comprendre ce que cela signifiait pour Dieu, le seul Esprit, d’être véritablement et seulement bon. Mary Baker Eddy, qui a découvert la Science Chrétienne, écrit : « Dieu est le bien naturel et n’est représenté que par l’idée de la bonté ; tandis que le mal devrait être considéré comme antinaturel parce qu’il est opposé à la nature de l’Esprit, Dieu. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 119)
Sur une durée de plusieurs semaines, la prière et l’étude de la Bible m’ont permis de voir qu’étant l’expression de la bonté inviolable de l’Esprit divin, nous avons tous une relation permanente à Dieu.
Puis soudain, des souvenirs du premier abus sexuel que j’avais subi me sont revenus avec force. Pourtant, ce que j’avais compris spirituellement au cours des semaines précédentes passées à prier m’a permis de m’élever au-dessus de la crainte, des pensées de haine, de honte, de dégoût et des reproches que je me faisais. Dans le calme qui a suivi, j’ai pris conscience du fait que ma vie a, et a toujours eu comme fondation l’amour de Dieu, non les abus sexuels. Ceux-ci ne me définissaient pas. Ils n’étaient pas en moi. Ils ne pouvaient changer ma nature, l’expression du bien divin, que Dieu avait créée.
Un verset des Proverbes dit ceci : « Comme l’oiseau s’échappe, comme l’hirondelle s’envole, ainsi la malédiction sans cause n’a point d’effet. » (26:2) Pour moi, cela veut dire que le mal, n’ayant aucune fondation en Dieu, n’a de pouvoir réel sur aucun des enfants de Dieu. L’identité spirituelle, l’essence et la substance véritables de l’être, ne peut être touchée par le mal.
Je ne pouvais plus me faire la complice silencieuse du mal en prétendant ou en acceptant que l’état de victime faisait partie de ma vraie nature. Ce fut une pensée révolutionnaire, car elle a aussi changé la manière dont je considérais les agresseurs. « Il est impossible que Dieu ait jamais communiqué un élément de mal, et l’homme ne possède rien qui ne lui vienne de Dieu. Alors, comment l’homme a-t-il une base pour mal agir ? » explique Science et Santé, (p. 539).
Ce concept m’a mise au défi de voir que ces hommes avaient agi à l’encontre de leur vraie identité spirituelle, mais qu’en réalité personne ne peut être dépossédé de sa bonté naturelle. Je n’excusais certainement pas des actes répréhensibles, qui devaient être vus comme tels, dont on devait se repentir et auxquels il fallait mettre fin. Mais je ne voulais pas non plus perpétuer la croyance prétendant que nous sommes destinés, en raison d’une cause humaine, à être des agresseurs ou des victimes. Cette pensée déprimante a pour origine une incompréhension de la bonté divine et de la permanence du bien, dans Sa création, qui ne peut être altérée. Dieu connaît chacun de nous, Ses enfants spirituels, qui ne possèdent ni l’impulsion, ni la capacité, ni la tendance à faire le mal. Tout le monde est capable de se réformer et chaque personne peut vivre selon sa vraie nature, qui est fondamentalement bonne.
Grâce à cette prise de conscience, j’ai ressenti de la compassion pour les hommes qui m’avaient maltraitée et j’ai fini par leur pardonner. Et cela s’est accompagné d’une libération totale des sentiments qui me hantaient et de la dépression qui minait ma santé.
