Si l’on exerce une pression sur une balle en caoutchouc, elle se tend et perd sa forme. Dès qu’on relâche la pression, elle retrouve sa forme initiale.
La crainte affecte le corps humain à peu près de la même façon. Lorsque la pensée est remplie de crainte, le corps a lui aussi tendance à se tendre et à « perdre la forme » L’inflammation, l’enflure et autres états pathologiques risquent alors d’apparaître. Quand on surmonte la crainte, le corps se détend, et revient à son état normal.
Mary Baker Eddy a reconnu combien il est important de vaincre la crainte et ses effets sur le corps. Dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, elle donne de nombreuses instructions très claires pour y parvenir. Dans le chapitre intitulé « Pratique de la Science Chrétienne », le premier paragraphe de la section « Illustration de traitement mental » comprend cette déclaration saisissante : « La pratique scientifique et chrétienne commence par la note tonique de l’harmonie que nous a donnée le Christ : “N’ayez pas peur !” » (p. 410) Ce chapitre montre au lecteur comment ne pas avoir peur, pourquoi il n’a aucune raison d’être effrayé et comment vaincre les effets néfastes de la crainte.
L’apôtre Jean déclare que l’Amour parfait bannit la crainte et que l’Amour est Dieu (voir I Jean 4:16, 18). La Science Chrétienne explique que l’Amour divin est également Principe. Pour le dire simplement, quand on demeure dans l’Amour parfait, qui bannit la crainte, on voit les choses telles qu’elles existent réellement selon le Principe divin, c’est-à-dire dans leur perfection, leur complétude et leur intégrité, et non pas comme elles apparaissent aux sens matériels, ou comme se les représente faussement la pensée mortelle hypothétique. L’interprétation scientifique de l’existence, du point de vue du Principe divin, permet de comprendre que ni la crainte ni les états qui la suscitent n’ont leur origine en Dieu. Ils n’émanent pas de l’Entendement, l’Amour divin, et ils n’expriment pas non plus la nature de cet Entendement. Ce sont des conceptions erronées de l’existence, qui n’ont ni fondement ni substance réels. Quand on discerne leur nature fallacieuse, elles cessent d’être.
On ne peut traiter la crainte avec assurance sur une telle base sans pratiquer une stricte discipline de pensée, adhérer sincèrement au Principe divin, reconnaître et accepter constamment la réalité de la Vérité et l’irréalité de l’erreur. Cette acceptation est à la base des enseignements et de la pratique de la Science Chrétienne, et elle est indispensable pour traiter la crainte.
Mary Baker Eddy écrit : « La Vérité est immortelle ; l’erreur est mortelle. La Vérité est illimitée ; l’erreur est limitée. La Vérité est intelligente ; l’erreur est inintelligente. En outre, la Vérité est réelle, et l’erreur est irréelle. Ce dernier énoncé renferme le point que vous serez le moins disposé à admettre, bien qu’il soit toujours le plus important à comprendre. (Science et Santé, p. 466) En effet, ce point est certainement « le plus important à comprendre », car tant que l’on croit à la réalité de la crainte, il est peu probable que l’on puisse la vaincre. On ne peut changer les faits ; si la crainte et les états qui la suscitent nous semblent être des faits, nous ne croirons pas pouvoir nous en débarrasser.
Une étude approfondie de la Bible et de Science et Santé permet de briser toute réticence à admettre la réalité de la Vérité et l’irréalité de l’erreur. Cette étude nous apprend à nous voir correctement, en tant que fils – compréhension consciente – de Dieu, et non comme des mortels vulnérables, finis et destructibles. Notre être véritable n’a nulle réticence à admettre la Vérité ! Notre être véritable n’a jamais peur ! L’homme, le reflet de Dieu, de la Vie éternelle et indestructible, ne peut avoir peur ; il accepte naturellement et inévitablement la réalité de la Vérité, car il est l’effet divin.
Christ Jésus dit : « Le prince de ce monde vient. Il n’a rien en moi. » (Jean 14:30) On peut comparer « le prince du monde » à l’entendement mortel orgueilleux, avec ses suggestions craintives et mauvaises. Nous nous ferons l’écho des paroles de Jésus quand, comme lui, nous reconnaîtrons systématiquement que nous sommes un avec le Père, l’Entendement divin. Et quand viendra la suggestion « j’ai peur », nous saurons que ce n’est pas notre pensée qui s’exprime mais « le prince du monde », l’adversaire, l’entendement mortel. Nous pourrons alors suivre cette recommandation de Christ Jésus : « Accorde-toi promptement avec ton adversaire » (Matthieu 5:25), en affirmant : « “Toi”, l’entendement mortel, tu es peut-être effrayé, mais “moi”, le fils de Dieu, je ne le suis pas ! » De cette façon, nous prendrons nos distances avec cette suggestion agressive de crainte, refusant de la perpétuer.
Quand nous nous appuyons sur la Science pour expliquer à la conscience humaine, qui pense que l’homme est mortel et vulnérable, comment ne pas avoir peur, nous l’invitons à se libérer des souffrances qu’elle s’impose, en cédant à la totalité de la Vérité, en laquelle il n’y a rien à craindre ni rien qui puisse avoir peur.
C’est très rassurant de savoir que nous n’avons aucune raison d’avoir peur, et qu’en réalité nous ne pouvons pas avoir peur. Le Consolateur, la Science divine, nous explique comment démontrer l’Amour parfait qui nous permet de détruire l’erreur et la crainte. En nous appuyant sur le Principe divin et en admettant la réalité de la Vérité, nous jouissons d’une domination permanente et d’un bien-être qui ne connaît pas la peur.
