Une scientiste chrétienne qui, pendant de nombreuses années, avait prouvé pour elle-même et pour d’autres le pouvoir qu’a l’Entendement divin de dissoudre les discordances humaines, se trouva submergée par une maladie qui semblait résister à l’application de la Vérité.
Priant ardemment pour être éclairée, elle a été poussée à ouvrir le livre d’étude Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy à la page 176, où elle a lu : « Quand le mécanisme de l’entendement humain cédera la place à l’Entendement divin, l’égoïsme et le péché, la maladie et la mort perdront leur point d’appui. » Les mots « mécanisme de l’entendement humain » retinrent son attention.
La Science Chrétienne lui avait enseigné que Dieu est Entendement, Esprit, Ame, Principe, Vérité et Amour divins ; que tout ce que cet Entendement infini crée est éternel, harmonieux et spirituel ; que ce qui semble néfaste, mauvais ou temporaire est le produit d’un faux sens des choses, la manifestation d’un mode de penser mortel irréel. Mais qu’est-ce que « le mécanisme de l’entendement humain » ? Elle sonda sérieusement sa conscience, et l’Entendement divin, vers lequel elle s’était tournée pour obtenir des réponses, lui révéla certains aspects de l’action secrète de l’activité mentale erronée, ou magnétisme animal.
Le magnétisme animal n’est pas à craindre. C’est seulement un autre terme pour désigner l’entendement mortel, ou erreur, et il ne devrait jamais être considéré comme autre chose. Notre leader nous donne cette claire définition à la page 103 de Science et Santé : « Ainsi qu’on l’appelle en Science Chrétienne, le magnétisme animal ou hypnotisme est le terme spécifique désignant l’erreur, ou entendement mortel. C’est la fausse croyance que l’entendement est dans la matière et qu’il est à la fois mauvais et bon ; que le mal est aussi réel que le bien et plus puissant. Cette croyance n’a pas une seule qualité de la Vérité. » Manier le magnétisme animal en Science Chrétienne, c’est voir sa nature irréelle en comprenant que toute réalité est en Dieu et Son idée. Il est réconfortant de se rendre compte que, lorsque les arguments mesmériques sont réduits au silence, nous constatons qu’il ne reste plus rien à manier, parce que l’erreur ne peut pas s’attacher à un esprit ouvert à la spiritualité.
La scientiste chrétienne prit conscience du fait que, dans le problème auquel elle était confrontée, le mécanisme mesmérique, ou magnétisme animal, semblait opérer de trois manières : il prétendait lui faire ressasser des expériences passées, la faire rêvasser en pensant à l’avenir et raisonner humainement sur ses problèmes actuels.
Involontairement, sa pensée revenait sans cesse à des erreurs passées, à des injustices, à des expériences malheureuses. Mais, en raisonnant comme elle l’avait appris en Science Chrétienne, elle se rendit compte qu’aucun chagrin, aucune déception ni aucune discordance n’avait jamais fait partie de l’être réel, de la Vie ou de l’Amour. La Vie est Dieu, le bien. C’est pourquoi, si ses expériences passées n’exprimaient rien de bon, rien qui vienne de Dieu, elles ne possédaient ni Vie, ni Vérité, ni Amour. C’est uniquement dans la mesure où elles continuaient à couver dans sa conscience et à la tracasser, et dans cette mesure seulement que « l’égoïsme et le péché, la maladie et la mort » pouvaient trouver un point d’appui.
De même que ses rêves passés n’avaient jamais eu de place dans la réalité radieuse de Dieu, de même les représentations imaginaires d’une condition indésirable n’avaient pas de base dans le Principe. Seules des suggestions provenant de la peur, de prédictions, de rêveries pouvaient introduire de telles images dans sa conscience. Si ces images prétendaient que le mal est possible et à craindre, cela manifestait un manque certain de confiance en Dieu. En effet, l’omniprésence de l’Amour infini assure que la lumière de la bonté de Dieu éclairera tous les lendemains, de même que le soleil fait jaillir sa lumière à chaque lever du jour. Comprendre l’omniprésence de l’Amour divin chasse la crainte et, en remettant nos lendemains avec confiance dans les mains de notre Père, nous voyons les sombres images suggestives balayées. Se livrer à une simple planification humaine pour l’avenir maintient la pensée en esclavage et entrave le déroulement normal du bien qui découle du Principe. Les rêveries sont inconnues à Dieu, et quand les prédictions de l’entendement mortel cessent et que la conscience s’appuie avec confiance sur l’omnipotence du bien, les ressources infinies de l’Entendement divin deviennent de plus en plus apparentes.
Dieu vit dans l’éternel présent et, à chaque instant, la pensée de l’homme devrait refléter l’activité de l’Entendement divin. Combien de fois perdons-nous du temps à parler à des personnes qui ne sont peut-être même pas présentes, expliquant, excusant, justifiant, condamnant, envoyant un flot de pensées qui ne peuvent qu’attirer un flot similaire d’erreurs, créant une invisible guerre miniature dans le domaine mental.
L’habitude de tenir des conversations mentales au sujet de l’erreur, avec nous-même ou avec d’autres, tisse un épais rideau de pensées mortelles à travers lequel la lumière curative de l’Amour ne peut pénétrer. Ce genre d’argumentations vole à ceux qui s’y livrent leur paix intérieure, leur inspiration et leur calme. Ce n’est pas seulement faux vis-à-vis de la personne à qui ces arguments silencieux sont adressés, mais c’est encore plus préjudiciable à celui qui argumente. Voir l’homme comme Dieu le voit, percevoir la nature impersonnelle des prétentions – quelles qu’elles soient – que l’erreur utilise pour nous gouverner, nous ou quelqu’un d’autre, c’est remplacer les conflits personnels par la paix et la bénédiction.
Plusieurs fois, durant ces mois de souffrance, cette scientiste chrétienne a été tentée d’en attribuer la cause à la mauvaise pratique mentale ou aux pensées erronées d’autres personnes, mais finalement, elle a pris conscience du fait qu’elle était la principale responsable en acceptant les arguments agressifs de l’erreur et en croyant qu’ils faisaient partie de son identité et de sa propre conscience. Tout d’abord, il lui a été difficile de stopper cette fausse activité mentale. Elle se prenait parfois à argumenter malgré sa vigilance ; mais, de même que l’obscurité disparaît quand on allume la lumière, de même l’action mentale erronée cessa lorsqu’un mode de penser spirituel la remplaça.
Elle a contré chaque tentation en déclarant une vérité tirée de la Bible ou des écrits de Mary Baker Eddy et, quelquefois, quand l’activité erronée se faisait plus insistante, en répétant des cantiques. Finalement, « le mécanisme de l’entendement humain » a été réduit au silence et une attitude d’écoute a pris la place des conversations mentales erronées – l’écoute des messages de l’Entendement divin, ces anges qui sont toujours proches de nous et que nous entendons dès que nous faisons taire les suggestions de l’erreur. Une fois l’entendement mortel suffisamment maîtrisé, la guérison physique a eu lieu, accompagnée d’un sens glorieux du fait que l’Amour divin est toujours prêt à nous répondre.
Jésus dit : « ... si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. » (Matthieu 18:3) La conscience de l’enfant se réjouit à chaque instant du moment présent, ne se préoccupant pas du passé ni de l’avenir. Le monde a grand besoin de cette joie insouciante d’une conscience qui se réchauffe à la lumière des rayons de l’Amour de Dieu toujours présent, une conscience purifiée de la matière et inspirée par la reconnaissance du fait que le royaume de Dieu est à portée de main !
Les grandes vérités de la Science Chrétienne ne peuvent être discernées qu’à travers les lentilles d’un mode de penser purifié. Les simples vérités exposées plus haut, fermement maintenues, élèvent la pensée jusqu’à une union consciente avec l’Amour divin, apportant la guérison instantanée.
Si, pour obtenir le contrôle de notre pensée, une guerre justifiée est nécessaire, souvenons-nous de l’affirmation suivante de notre leader : « Prenez courage ; la lutte contre soi-même est sublime... » (Ecrits divers 1883-1896, p. 118) Cette lutte est sublime parce que, grâce à la victoire contre nous-mêmes, nous sommes à même d’aider les autres et sommes équipés pour résister au magnétisme animal agressif, aux suggestions du mal nous bombardant de tous côtés dans le monde aujourd’hui. La vue est dégagée pour permettre de voir que le royaume des cieux est effectivement ici. Dans ce royaume, l’homme manifeste une santé parfaite, la joie et l’abondance. L’épais rideau de fausses pensées a été déchiré par l’épée de la Vérité, laissant filtrer la lumière de l’Entendement divin et apportant à la conscience individuelle la garantie que « le Seigneur Dieu omnipotent règne. » (d’après la version King James)
