Dès que j’ai commencé à étudier la Science Chrétienne, je me suis attaché à imprégner ma pensée des vérités et du pouvoir de la découverte de Mary Baker Eddy. J’aimais parler avec des scientistes chrétiens et des praticiens plus expérimentés dans cette Science. Ils me faisaient parfois remarquer que si j’avais raison de souligner les aspects positifs liés à l’exploration de la Vérité divine, je n’étais pas toujours aussi disposé à explorer son opposé hypothétique, que Mary Baker Eddy appelle « erreur ».
La Science Chrétienne emploie le mot « Vérité » comme l’un des synonymes de Dieu, et elle utilise également ce terme pour décrire les lois de Dieu, ou Science divine. « La Vérité, écrit Mary Baker Eddy, est l’intelligence de l’Entendement immortel [Dieu]. L’erreur est la prétendue intelligence de l’entendement mortel. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 282)
A l’époque, je me retrouvais dans cette description : « Beaucoup sont disposés à ouvrir les yeux de leurs semblables sur le pouvoir du bien qui se trouve dans l’Entendement divin, mais ils ne sont pas aussi disposés à signaler le mal dans la pensée humaine, ni à mettre en évidence les moyens mentaux cachés par lesquels le mal accomplit l’iniquité. » (p. 570) Examiner « les moyens mentaux cachés » du mal peut paraître décourageant ou déprimant à première vue. Mais cet examen a pour but d’exposer le néant et l’impuissance du mal sous forme de maladie, de haine, de manque ou de toute autre phase de l’existence mortelle.
L’erreur se présente toujours comme réelle quand elle vient à nos propres pensées ; elle tente de nous tromper pour nous faire accepter le mal comme un fait véritable. Mais si nous la considérons du point de vue de la Science Chrétienne, au lieu de l’examiner avec découragement, nous sommes raffermis par le sentiment de domination que seul un sens spirituel éclairé peut apporter. Dieu est également Vie, et Dieu est bon. Il exprime Sa nature dans les capacités indestructibles et illimitées qui caractérisent notre être véritable.
Tant que nous croirons que la vie est matérielle et fragile, il nous faudra reconnaître que le mal est une fausse image mentale, et nous défendre contre elle. A cette fin, Mary Baker Eddy donne ces directives aux scientistes chrétiens : « Il sera du devoir de chaque membre de cette Eglise de se défendre journellement contre la suggestion mentale agressive, et de ne pas se laisser entraîner à oublier ou à négliger son devoir envers Dieu, envers son Leader et envers l’humanité. Par ses œuvres, il sera jugé – et justifié ou condamné. » (Manuel de L’Eglise Mère, p. 42) Bien que Mary Baker Eddy s’adresse ici aux membres de son Eglise, ces directives aideront quiconque cherche à se libérer des tyrannies mentales que sont la malveillance, la peur, la maladie et la souffrance. A mes yeux, le « comment » de cette liberté dépend de la façon dont je souscris aux trois devoirs décrits dans cette disposition statutaire.
En réfléchissant à mon devoir envers Dieu, je ressens tout d’abord le besoin de reconnaître Son existence et Son pouvoir, le besoin de comprendre qu’il n’y a ni pouvoir ni existence en dehors de Dieu et de Sa création. Il me faut aussi admettre que Dieu est Esprit infini, comme Le décrit la Bible. L’Esprit qui est incorporel et embrasse tout doit forcément exclure l’erreur du domaine de la réalité.
La pensée qu’il est trop difficile de croire à l’omniprésence de l’Esprit parce que la manifestation d’un monde matériel est trop convaincante pour qu’on puisse la contester est une forme de « suggestion mentale agressive ». Cependant, je n’ai pas à comprendre la nature divine en déployant des efforts humains. L’Esprit communique sans cesse à chacun de nous cette conscience de la réalité spirituelle. Avant même d’avoir atteint le point où la vision matérielle de l’existence disparaîtra totalement de ma conscience, je peux connaître l’effet de cette spiritualisation de la pensée, car les limites et les discordances de la matière s’estompent à la lumière de la substantialité de l’Esprit. J’ai obtenu d’innombrables guérisons par la Science Chrétienne de cette façon, chacune confirmant le pouvoir et la présence de l’Esprit dans ma vie.
Je peux également remplir mon devoir envers Dieu en étant reconnaissant pour Sa nature en tant qu’Amour, qui fournit tout ce qui est bon et satisfaisant à Sa création. La gratitude remplace la suggestion agressive selon laquelle je pourrais manquer de ce qui est nécessaire, ou être victime de circonstances défavorables ou d’influences néfastes.
Dieu est également l’Entendement qui est toute intelligence. Saisir cette vérité permet de ne pas se laisser avoir par l’argument selon lequel Il pourrait de tromper dans la façon dont Il guide et gouverne notre existence. Si j’apprends à reconnaître que Dieu est Amour et Entendement, j’aime aussi m’en remettre à Dieu en tant qu’Ame, sachant qu’Il me communique sans cesse la joie, le dynamisme et la satisfaction qui élèvent mon cœur.
Mon devoir envers Dieu inclut le besoin de Le comprendre clairement, et de ne pas altérer cette compréhension en acceptant une chose qui soit moindre que la perception la plus pure de Sa nature parfaite. Selon la Bible, Dieu a les yeux « trop purs pour voir le mal » (Habacuc 1:13). Je vois Dieu comme la source unique de mon être, la source de tout ce que je suis, de tout ce que j’ai, de tout ce que je ressens. En me défendant et en priant ainsi pour moi-même, je suis à même de contrer toute suggestion prétendant que le manque, la dépression, l’irritation, la crainte ou la frustration font partie de la création de Dieu.
Mary Baker Eddy a découvert la Science, ou les lois divines, qui permit à Christ Jésus d’accomplir des guérisons. Elle est le leader inspiré de ceux qui mettent en pratique cette Science. Je remplis mon devoir envers elle en reconnaissant l’authenticité de sa découverte en tant que Vérité divinement révélée. J’accepte les directives qu’elle a données à ceux qui pratiquent la guérison par la Science Chrétienne afin qu’ils apprennent à penser spirituellement, et je prie pour comprendre qu’aucune phase de la pensée matérielle ne saurait discréditer cette explication complète de la Vérité.
Je trouve également important de me défendre contre la suggestion agressive selon laquelle les obligations et les activités humaines sont si nombreuses que je n’ai pas le temps d’étudier et de prier autant que je le devrais ; ou que je n’ai pas de temps à consacrer à tout ce qui est prévu en matière de progrès et de service dans le Manuel de l’Eglise, comme assister aux services de l’église le dimanche et le mercredi ou soutenir les conférences publiques de la Science Chrétienne. Mary Baker Eddy a indiqué que ces dispositions du Manuel visent toutes à accroître notre compréhension et notre aptitude à accomplir des guérisons (voir La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 230).
Outre le problème habituel du manque de temps, il faut compter avec l’argument selon lequel d’autres activités sont plus concrètes, plus intéressantes ou plus épanouissantes que l’activité spirituelle qui consiste à travailler mentalement et à prier à partir des idées qui viennent de Dieu. Mais la Science Chrétienne réalise la promesse de Christ Jésus : « Je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans l’abondance. (Jean 10:10)
Tout ce qui concerne cette défense scientifique quotidienne imprègne mes activités et ma relation avec la nature divine de Dieu, et elle les enrichit. Je n’ai pas à définir la forme que prendra la promesse de cette véritable abondance. Je peux laisser l’Entendement divin guider le cours de ma vie, puis ressentir la liberté et l’inspiration qui accompagnent ce que Dieu communique. La Bible et Science et Santé exposent clairement ces vérités, et tout ce que j’ai à faire, c’est de les accepter comme telles.
Mon « devoir envers l’humanité » m’incite à aimer assez chaque personne pour voir en elle l’idée spirituelle de l’Entendement, exprimant la nature de Dieu en tant que créateur de tous. Etant donné tous les problèmes que connaît la planète – les maladies et les maux physiques largement répandus, la pauvreté, les guerres, ainsi que la prévalence des multiples formes de dépendance asservissante – il est naturel de vouloir contrer ces agressions contre le bien-être de l’humanité. Je le fais en priant pour défendre l’intégrité spirituelle de l’homme – terme générique pour tous les enfants de Dieu, hommes et femmes – créés à la ressemblance divine.
Dans la mesure où j’accepte que des éléments destructeurs soient réels pour les autres, je m’expose à la possibilité qu’ils surviennent dans ma propre existence. Mais si je veille à rejeter dans mes prières quotidiennes la croyance que Dieu crée ou envoie de tels maux, je fortifie mon propre caractère en exprimant davantage ma vraie identité, semblable à Dieu. En adoptant scrupuleusement cette ligne de conduite dans ma vie et mes pensées, je constate que je fais du bien à mon entourage. Je les aide à voir que, lorsqu’on brise pour soi-même l’emprise hypnotique de la peur, on contribue à contrer l’hypnotisme des croyances universelles qui nous perturbent et perturbent les autres. Ainsi, nous incarnons tous effectivement cette « lumière du monde » dont parlait Jésus (voir Matthieu 5:14), et nous remplissons notre devoir envers toute l’humanité.
Dieu est notre défense éternelle absolue. Ce que l’Entendement infini a conçu constitue la réalité de tout être. En pensant et en priant à partir de cette vérité, nous évitons les positions extrêmes consistant à faire de l’erreur une réalité ou à l’ignorer. Au contraire, nos bonnes œuvres quotidiennes confirment de plus en plus le fait spirituel que nous ne sommes pas condamnés à subir les maux de la condition mortelle, mais que nous sommes bénis pour toujours en tant qu’expression pleine et parfaite de Dieu.
