La compréhension scientifique, ou spirituelle, de l’homme est aussi importante que la compréhension spirituelle de Dieu. On ne saurait vraiment comprendre l’un sans comprendre l’autre en même temps. Ce que l’on saisit de la nature de Dieu est égal à ce que l’on perçoit de l’homme spirituel, ou idée de Dieu. On doit en effet partir de l’idée pour en comprendre le Principe, et on ne peut comprendre Dieu si on entretient une fausse conception de l’homme, ou idée. De plus, il est impossible de guérir les malades selon la méthode absolument scientifique tant qu’on a des pensées confuses à propos de la nature et de l’état de l’homme. Mary Baker Eddy déclare dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures : « La vraie idée de l’homme, en tant que reflet du Dieu invisible, est aussi incompréhensible pour les sens limités que l’est le Principe infini de l’homme. L’univers visible et l’homme matériel sont de misérables contrefaçons de l’univers invisible et de l’homme spirituel. Les choses éternelles (les vérités) sont les pensées de Dieu telles qu’elles existent dans le royaume spirituel du réel. Les choses temporelles sont les pensées des mortels et sont l’irréel, étant le contraire du réel ou du spirituel et éternel. » (p. 337)
De même que l’individualité et la conscience de l’homme réel sont le reflet du Dieu invisible, l’homme mortel ou matériel est une expression d’un entendement charnel mythique, qui n’est rien d’autre qu’un mensonge au sujet de l’Entendement divin. Toute croyance ou condition propre à cet entendement mortel erroné est irréelle. Son incarnation dans la chair est donc tout aussi irréelle, d’où l’énoncé scientifique selon lequel il n’y a pas de matière. Ce que l’entendement mortel appelle matière est l’état subjectif de l’entendement mortel, sa conception erronée de la substance – ce qui s’applique aussi bien au corps humain qu’aux autres formes de la matière. De même que toutes les idées vraies demeurent dans le Principe, ou l’Entendement divin, et qu’elles sont exprimées spirituellement, de même l’entendement mortel, dans son imitation fictive, inclut en lui-même tout état mauvais. Cet état est exprimé matériellement, et l’entendement mortel appelle cette matérialité : la matière.
Il est évident que l’homme spirituel n’a pas besoin d’être sauvé, contrairement à l’humanité. Il devrait être aussi évident que le salut ne signifie rien d’autre pour le genre humain que d’émerger de la fiction d’un sens matériel de vie dans la matière, qui s’efface devant l’apparition du vrai sens spirituel de l’être dans l’Esprit. Paul voyait dans ce processus la nécessité de se dépouiller du vieil homme pour revêtir l’homme nouveau. Or, puisque l’homme matériel est irréel, il ne s’agit pas d’abandonner quelque chose de substantiel, car c’est la soif humaine du divin qui a « mis en évidence la vie et l’immortalité », pour citer Paul (II Timothée 1:10) ; à mesure que la réalité spirituelle devient plus claire, l’illusion qui a semblé réelle et substantielle disparaît tout simplement.
Ce n’est pas l’entendement humain ou mortel qui comprend les idées spirituelles, mais grâce au sens spirituel, que nous possédons tous, il est possible d’acquérir de meilleurs concepts de l’idée spirituelle. Ces concepts deviennent de plus en plus clairs et se transforment peu à peu en compréhension spirituelle, tandis que l’entendement humain s’efface devant cette compréhension qui révèle la réalité de l’Entendement qui était en Christ Jésus. Ce processus montre pourquoi il est erroné et vain de s’attendre à démontrer la guérison scientifique tant qu’on ne s’est pas débarrassé de la pensée que le corps, avec sa structure, ses organes et ses sens, exprime l’intelligence et l’individualité de l’homme, ou qu’il est le siège du plaisir et de la douleur.
Le corps, comme toutes les autres formes de la matière, est un concept mental. L’entendement mortel donne un faux témoignage concernant l’Entendement divin incorporel et son idée spirituelle, l’homme, en prétendant que l’homme est corporel, sensible et matériel. Jésus-Christ a pourtant tranché la question au sujet de la spiritualité de l’homme dans sa réponse à Nicodème, qui lui demandait comment le concept matériel du corps pouvait accompagner la nouvelle naissance : « Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit » (Jean 3:6) a-t-il déclaré.
L’œuvre de la Science divine est de révéler l’homme immortel comme étant le seul homme, ici et maintenant. L’entendement humain en retarde l’apparition par son refus de se défaire de sa croyance à la vie, à la substance et à l’intelligence dans la matière. Cependant, nous devrons tous apprendre finalement que l’homme individuel ne reflète rien, ne possède rien hormis ce que reflète l’idée infinie de Dieu. A propos du véritable état d’homme, Mary Baker Eddy, la découvreuse de la Science Chrétienne, déclare à la page 336 de Science et Santé : « La conscience et l’individualité de l’homme spirituel sont des reflets de Dieu. Elles sont les émanations de Celui qui est la Vie, la Vérité et l’Amour. L’homme immortel n’est pas matériel et ne l’a jamais été, mais il est toujours spirituel et éternel. »
A mesure que les concepts spirituels de l’idée divine - ou homme - détruisent le faux concept d’un homme mortel, l’entendement humain finira par céder totalement à l’Entendement du Christ. Alors l’unité de l’homme et du Père, c’est-à-dire l’unité de l’homme et de Dieu, sera comprise. Cette démonstration ne s’accomplira que lorsque les hommes seront prêts à se défaire de la croyance à la vie, à la substance et à l’intelligence dans la matière, qu’ils abandonneront tous les concepts matériels et s’efforceront sans cesse de refléter de plus en plus ces qualités par lesquelles la conscience s’identifie à l’Esprit, dont les fruits sont ainsi énumérés par Paul : « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance » (Galates 5:23). La mise en évidence, par la compréhension spirituelle, de ces qualités de l’Entendement divin détruit scientifiquement la crainte, la haine et la convoitise, c’est-à-dire le péché et la maladie qui sont propres à l’homme mortel. C’est là la portée pratique de la vision scientifique de ce qu’est l’homme.
