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Un christianisme dénué d’ambiguïté

Du Héraut de la Science Chrétienne. Publié en ligne - 22 juin 2017

Publié à l’origine en anglais dans le Christian Science Journal de mai 1996


L’apôtre Paul n’était pas homme de compromis. Quand il s’agissait du message et des normes du Christ, il ne faisait pas marche arrière. Il n’édulcorait pas son message pour plaire à son public. Ses paroles, tantôt fortes, tantôt douces, étaient destinées à réformer ceux à qui il s’adressait afin que leur vie puisse être en harmonie avec le Christ.

Et on ne peut pas dire que Paul ne fut pas mis à l’épreuve ! Il faillit perdre la vie plusieurs fois, et il fut souvent harcelé et persécuté par ceux qui s’opposaient à ce qu’il disait et qui même le haïssaient. Malgré tout, sa foi, et ce qui est encore plus important à certains égards, son amour, demeurèrent constants. Il était peut-être résolu et inflexible, mais l’amour fit rayonner toute son existence.

Son message touchait de nombreux cœurs. Le pouvoir vivifiant de Dieu, qui transforma le cours de l’existence de Paul, transforma aussi leur vie. Les gentils qu’il convertissait apprirent à connaître une nouvelle culture à la fois morale, éthique et spirituelle. Comme ces nouvelles valeurs étaient par bien des aspects incompatibles avec les mœurs de la société environnante, ils se regroupèrent tout naturellement pour se soutenir entre eux, pour mieux comprendre le royaume et le dessein de l’Esprit, et pour se réjouir de la rédemption de leurs péchés.

La civilisation technologique moderne est bien différente de l’époque de Paul, pourtant on trouve des correspondances surprenantes dans les forces mentales qui traversent ces deux types de sociétés. Le paganisme, la superstition, le fondamentalisme et l’hédonisme d’aujourd’hui ne sont pas très différents de ce qu’ils étaient au premier siècle de notre ère. Une recherche rapide sur Internet – l’outil de communication le plus moderne du XXIe siècle – révèle combien ces croyances et pratiques anciennes sont largement répandues. Les chrétiens d’aujourd’hui doivent se frayer un chemin entre ces icebergs qui voudraient faire chavirer leur foi.

Beaucoup se plaignent du déclin évident de nos sociétés et du prix qu’il en coûte en existences humaines gâchées. Les législateurs, les travailleurs sociaux, les éducateurs, les parents, les responsables religieux cherchent activement des réponses. Certains se posent la question : Quelle réponse le christianisme peut-il apporter au déclin moral ? Plus on étudie la Bible et les écrits de Mary Baker Eddy, plus on se rend compte de la pertinence de cette réponse : nous avons besoin d’un christianisme dénué d’ambiguïté.

Qu’est-ce que cela signifie ?

Paul nous en donne une idée dans son épître aux Philippiens : « Car Christ est ma vie… » (1:21) Ce que le théologien anglais J. B. Lightfoot interprète ainsi : « Je vis uniquement pour Le servir, pour communier avec Lui ; je ne conçois pas une vie en dehors de Lui. » (St. Paul's Epistle to the Philippians[L’Epître de saint Paul aux Philippiens], Peabody, Massachusetts : Hendrickson Publishers, 1987, p. 92) Aujourd’hui comme autrefois, les chrétiens doivent répondre à la question suivante : suis-je capable de reprendre à mon compte les paroles de Paul ?

Le monde a besoin de plus de chrétiens prêts à tout donner par amour pour leur prochain.

Ce dévouement total au Christ était manifeste non seulement chez les premiers chrétiens mais également chez les élèves de Mary Baker Eddy, qui œuvraient pour « rétablir le christianisme primitif et son élément perdu de guérison » (Mary Baker Eddy, Manuel de L’Eglise Mère,p. 17). Christ Jésus enseigna à ses disciples : « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. » (Matthieu 5:14) Les vrais disciples ne se tournaient pas vers le Christ, la Vérité, uniquement à l’heure du besoin. Le Christ était leur vie, il façonnait leurs mobiles et leurs objectifs, il les animait jour après jour, et les œuvres du Christ – la guérison et la rédemption – éclairaient le monde. Les disciples rendaient témoignage du fait que Christ Jésus fit don de sa vie humaine afin que Dieu, la Vie divine, puisse être révélé à l’humanité. Le sacrifice sans précédent de notre Maître et son amour dénué d’ambiguïté les avaient touchés et transformés. Il leur était alors tout simplement impossible de ne pas mener une existence empreinte d’un amour désintéressé.

L’historien chrétien Eusèbe de Césarée nous donne un autre aperçu de la nature « dépourvue d’ambiguïté » du christianisme. Alors qu’il visitait une église près d’Ephèse, l’apôtre Jean rencontra un enfant qui lui sembla particulièrement prometteur, aussi demanda-t-il à l’un des anciens de l’église de veiller attentivement sur lui. Ce qui fut fait pendant un certain temps.

Mais lorsque l’enfant eut grandi, on fit moins attention à lui. Alors, nous dit Eusèbe, le garçon « fut malheureusement entraîné par d’autres de son âge, qui étaient paresseux, menaient une existence dissolue et agissaient mal. D’abord ils le convertirent à leurs divertissements coûteux ; puis ils le prirent avec eux, la nuit, pour commettre des larcins ; ensuite ils le pressèrent de prendre part à des crimes plus importants. Peu à peu, il adopta leur mode de vie, et, comme un cheval fougueux et volontaire, il fonça droit devant lui. Prenant le mors aux dents, il se précipita dans l’abîme avec une violence égale à sa très grande vitalité. Il renonça complètement au salut et ne se contenta plus de délits mineurs, mais comme sa vie était déjà en ruines, il décida de commettre un crime grave et suivit la même voie que les autres. Il s’entoura de jeunes renégats du même acabit pour en faire une bande de brigands dont il était le cerveau, les surpassant tous par sa violence, sa cruauté et sa soif de sang. »

Lorsque Jean revint à Ephèse, il demanda des nouvelles du jeune homme. On lui raconta ce qui était arrivé. Très troublé, il alla aussitôt le voir. Eusèbe écrit : « Quand il arriva, il fut capturé par les sentinelles de la bande, il ne chercha pas à s’échapper et n’implora pas pitié, mais s’écria : “Voilà pourquoi je suis venu : conduisez-moi à votre chef ”... Comme Jean s’approchait de lui [le jeune homme], celui-ci le reconnut et, rempli de honte, s’enfuit. Mais Jean courut après lui aussi vite qu’il le pouvait, oubliant son âge et criant : “Pourquoi fuis-tu loin de moi, mon enfant... ? Il te reste encore un espoir dans la vie. Je me porterai garant de toi devant le Christ. S’il le faut, je serai heureux de mourir à ta place, comme le Seigneur est mort pour nous ; pour te sauver, je donnerai ma vie. Arrête-toi ! Crois ! C’est le Christ qui m’envoie.”

« Quand il entendit ces paroles, le jeune homme s’arrêta et fixa le sol des yeux ; il jeta ses armes, puis se mit à trembler et pleura amèrement... Alors [Jean] le ramena à l’église, intercéda en sa faveur par de nombreuses prières, partagea avec lui l’épreuve du jeûne continu... et ne le quitta pas, nous dit-on, avant qu’il ne l’ait rendu à l’Eglise, donnant ainsi un parfait exemple de repentance véritable et une parfaite preuve de régénération, le trophée d’une résurrection manifeste. » (The History of the Church from Christ to Constantine [Histoire ecclésiastique de la mort de Jésus-Christ jusqu’au règne de Constantin] (England : Dorset Press, 1984, p. 129-131)

Jean connaissait la parabole de la brebis égarée énoncée par Jésus (voir Luc 15:3-7). Si une seule des cent brebis de son troupeau était perdue, le berger ne partirait-il pas à sa recherche jusqu’à ce qu’il la retrouve ? Le monde a besoin d’un plus grand nombre de ces bergers, de plus de chrétiens prêts à tout donner par amour pour leur prochain. Beaucoup se demandent : Où trouverai-je le temps ? Et mes autres obligations ? Comment réussir à faire ce que Jean a fait ? Ce sont là de vraies questions. Mais on constate que Jean n’avait rien de plus pressant, de plus urgent à faire que d’obéir aux deux commandements dont « dépendent toute la loi et les prophètes » (voir Matthieu 22:35-40) : aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa pensée, et aimer son prochain comme lui-même. Il s’agissait bien de « tout » à ses yeux, et il savait que Dieu répondait parfaitement au besoin.

Certains tentent d’adoucir les exigences morales et spirituelles du christianisme de peur, peut-être, de décourager les gens ou d’exposer leur propre insuffisance face aux normes de la vie chrétienne. Il n’y a rien d’approximatif dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Ecritures. Par exemple, Mary Baker Eddy écrit : « Le commandement : “Tu ne commettras point d’adultère”, n’est pas moins impératif que celui-ci : “Tu ne tueras point.” » (p. 56) Dans le même livre, elle écrit : « Honnêteté est pouvoir spirituel. Malhonnêteté est faiblesse humaine et prive du secours divin. » (p. 453) Il n’y a là aucune ambiguïté. Le vrai christianisme demeure, dans cette ère, l’étoile polaire qui fournit les directives spirituelles nécessaires afin d’éviter les souffrances liées aux péché, directives qui permettent à bien des gens de retrouver la voie menant à la santé et à la bonté. Comment pourrions-nous cheminer si nous n’étions jamais tout à fait sûrs de l’endroit où se trouve l’étoile qui nous guide ?

La discipline morale est une manifestation de l’Amour divin. Les Dix Commandements, le Sermon sur la montagne et les enseignements de la Science Chrétienne, qui englobent l’instruction biblique, révèlent l’amour de Dieu. L’humanité a besoin de ces directives dénuées d’ambiguïté. La résurrection de Jésus révèle leur pouvoir moral et spirituel. Aujourd’hui, l’application fidèle des préceptes de la Bible, ainsi que la compréhension de la loi divine qui est à la base de ces préceptes, continuent de sauver les hommes du péché et des souffrances qui en découlent. En prenant conscience du dessein de l’Amour révélé par la loi morale, nous serons prêts à reconnaître les normes immuables de la vie chrétienne. Cela ne fera pas de nous des êtres rigides, moralisateurs ou prompts à blâmer, mais au contraire nous refléterons davantage le pouvoir de guérison et de résurrection du Christ, la Vérité. Nous exprimerons l’amour qui épargne au genre humain bien des souffrances.

Mais comment parvenir à ce point ? La signification de la vie de Jésus a-t-elle vraiment touché notre cœur ? Son message est-il bien vivant en nous ? Nous baptise-t-il et nous éveille-t-il à la vie qui est en Dieu et émane de Lui ? La puissance et le dessein de l’Amour divin, rendus manifestes par la révélation de la Science Chrétienne à cette ère, nous imprègnent-ils peu à peu et avec assez de force pour que nous soyons prêts à tout quitter pour le Christ, à commencer une vie nouvelle avec le Christ aux commandes ? Nous voyons ici la nature de la bataille initiée par le christianisme entre notre conception de l’existence et la vie vers laquelle nous guide le Christ. Lorsque nous sommes prêts à renoncer au sens matériel de l’individualité, avec ses désirs, ses objectifs et sa conception personnelle de ce qui est juste, pour céder à la réalité de l’être de l’homme dans l’Esprit, alors notre transformation spirituelle commence.

Mary Baker Eddy écrit : « Renoncer de soi-même à tout ce qui constitue un soi-disant homme matériel, et reconnaître son identité spirituelle en tant qu’enfant de Dieu et y atteindre, c’est la Science qui ouvre les écluses mêmes du ciel, d’où le bien afflue dans toutes les voies de l’être, purifiant les mortels de toute souillure, détruisant toute souffrance et démontrant l’image et la ressemblance véritables. » (Ecrits divers 1883-1896, p. 185) Durant ce processus, les chrétiens constatent qu’ils ont la stature morale et spirituelle nécessaire pour contribuer à la guérison et à la rédemption de l’humanité.

A la lumière de ce qui précède, n’êtes-vous pas frappés de voir que l’accent mis aujourd’hui sur l’épanouissement personnel est en réalité anti-chrétien ? Ce véritable culte est l’un des produits peu ragoûtants du matérialisme. Il affaiblit notre sens moral. On lui sacrifie l’entretien du désintéressement et l’admiration qu’on lui porte. Dans une telle atmosphère, la carrière passe avant la famille, la nécessité de conclure une affaire avant le respect de l’éthique, l’envie de mener les choses « à sa façon » avant la coopération ou le souci d’autrui, l’attrait de la sexualité avant la moralité, et le blâme prend le pas sur la guérison et la réforme. Les chrétiens font donc face à ce genre de questions : Comment vais-je obéir aux deux commandements énoncés par Jésus si mes besoins et désirs personnels, mon développement, la réalisation de moi-même et ma volonté sont plus importants que tout ? Est-ce que je serai alors aussi efficace que Jean pour sauver les autres du péché ?

Dans Science et Santé et ses différents écrits, Mary Baker Eddy nomme les valeurs morales qui sont exigées pour progresser et pratiquer la guérison chrétienne. Elle parle des vertus chrétiennes que sont l’immolation de soi, l’abnégation, l’esprit de sacrifice, l’oubli de soi, le dévouement et le renoncement au moi. Elle révèle également les tendances pécheresses de l’autosatisfaction, de l’amour de soi, de la volonté personnelle, de la recherche de ses propres intérêts, de l’autoglorification et de la propre justification. De bien des façons, ces tendances montrent à quel point de larges segments de la société se sont éloignés des caractéristiques essentielles de la vie chrétienne.

C’est la prise de conscience et la mise en pratique du pouvoir et de l’amour divins qui nous donnent les moyens de mener une existence différente, une vie vraiment satisfaisante. Un homme que Jésus avait guéri de la cécité déclara : « Je sais une chose, c’est que j’étais aveugle et que maintenant je vois. » (Jean 9:25) Les chrétiens font écho à ses paroles, ayant une nouvelle vision de l’être, une vision de la vie de Jésus qui continue de parler à l’humanité de la vie, de Dieu, de Ses enfants, de Sa volonté. La prière des chrétiens ne consiste plus à implorer et à espérer, mais à affirmer : affirmer que seul Dieu, l’Esprit, est la Vie, qu’Il est le seul créateur, l’Amour suprême, et que l’homme est Sa ressemblance spirituelle et éternelle. L’Amour divin se reflète au plus profond de l’être des chrétiens et s’exprime dans chacune de leurs pensées et de leurs actions. On a grandement besoin de cet élan divin aujourd’hui.

« Je ne ressens rien de tout cela. J’aimerais tant, mais il n’y a rien à faire », objecteront certains. Ne désespérez pas. Si vous désirez parvenir à ce point, vous y arriverez certainement. Nous pouvons d’abord renoncer aux prétentions de la matérialité qui voudrait accaparer notre temps et nos pensées. Nous aurons de plus en plus l’occasion de nous immerger dans l’Esprit, et de sentir, grâce à de ferventes prières, l’infinitude de l’Esprit et la pureté innée de l’homme en tant qu’image de l’Esprit. Si nous avons besoin, comme Naaman (voir II Rois 5:1-15), de nous laver sept fois dans le fleuve (la conscience) de la Vie, nous le ferons. Nous pourrons même le faire soixante-dix fois par jour. La pureté est la clé du progrès, la pureté morale, un amour pur, un pur dévouement à l’égard de la bonté, du désintéressement, de l’honnêteté et de la spiritualité. C’est à la portée de tous, car la pureté  caractérise notre être véritable.

L’égoïsme enfouit l’individu dans la matière et le prétendu confort matériel. C’est une tombe qu’il nous faudra quitter tôt ou tard. Jean avait-il prévu de passer des jours à aider ce jeune homme ? Et pourtant, il quitta tout pour le Christ. Il écarta toute autre considération quand l’Amour le poussa à tout faire pour sauver une brebis égarée. Il était prêt à renoncer à sa propre vie par amour pour autrui.

Paul avait-il prévu de passer trois ans dans le désert à communier avec Dieu tandis qu’il se rendait à Damas ? Nous savons bien que non. Pourtant la gloire de Dieu, qui l’avait d’abord aveuglé, devint la lumière le guidant dans la vie, et il demeura fidèle à cette lumière.

Plus les disciples passaient du temps auprès de Jésus, plus la plupart d’entre eux développaient leur force morale. Plus nous nous imprégnons de l’esprit du Christ révélé dans la Bible et Science et Santé, plus nous acquérons de la force morale. Notre vie augmente en pureté. Elle brûle de la flamme pure de la Vérité. Les affections désintéressées s’épanouissent, et il s’ensuit une plus grande capacité de guérir et de ressusciter ceux qui sont morts dans le péché. L’Amour divin n’a pas conscience du « soi ». Le cœur qui est un avec l’Amour bat intensément pour l’humanité. Quand Jésus voyait la foule, il éprouvait de la compassion.

Le christianisme dénué d’ambiguïté prend fermement position en faveur du culte unique de l’Esprit, en pensées et en actes. Il ne désire rien d’autre que de voir l’homme tel que Dieu l’a créé, dans toute sa pureté et toute sa gloire, et il demeure chaque jour fidèle à cet idéal. Il s’applique à aimer son prochain comme lui-même. C’est cette force morale que la Science Chrétienne apporte au monde aujourd’hui.

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