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La vérité concernant l’adversité

Du Héraut de la Science Chrétienne. Publié en ligne - 4 juin 2019


Il y eut un homme, jadis, qui refusa de se décourager. Sa vie n’était qu’une succession d’événements qui tournaient mal, de malheurs qui l’affligeaient injustement, car il n’était pas responsable de ce qui lui arrivait. Malgré tout, il gardait son équilibre mental. La manière dont il réagissait transformait l’adversité en bénédiction, non seulement pour lui-même, mais encore pour son entourage. Ce jeune Hébreu nommé Joseph, qui a vécu il y a bien longtemps, avait une confiance inébranlable dans le triomphe ultime de ce qui est juste. L’Amour divin l’avait irrésistiblement conduit à quitter son activité de berger du troupeau de son père, pour le mettre à un poste où il pouvait avoir la plus grande influence en faveur du bien dans un royaume considéré à l’époque comme le plus puissant du monde. Si difficile que devînt sa situation, même dans des circonstances apparemment désespérées, il ne se plaignait ni ne se décourageait. Il faisait simplement confiance à Dieu et agissait de son mieux.

Cette belle histoire est particulièrement intéressante pour les scientistes chrétiens aujourd’hui, car elle montre comment chaque situation difficile peut devenir, grâce à une approche juste, l’occasion de prouver la vérité de cet énoncé biblique : « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. » (Romains 8:28) Poussés par l’envie et la jalousie, les frères de Joseph l’avaient jeté dans une citerne dans le désert, mais cela eut un effet positif car il fut vendu à des marchands qui l’emmenèrent en Egypte, là-même où il allait accomplir la grande œuvre de sa vie. Il est vrai qu’il n’était alors qu’un esclave, mais il ne se laissa pas abattre. Toutes choses continuaient de concourir au bien tandis qu’il accomplissait tranquillement les travaux qu’on lui confiait, en s’appliquant de son mieux. Le fait d’avoir dû soudainement quitter un mode de vie simple dans le pays de Canaan, pour habiter dans la maison de Potiphar, Egyptien fortuné, ne le troubla pas outre mesure, et il ne se départit pas de son calme. Il accomplissait les tâches demandées par son maître sans être gêné par son statut de captif en terre étrangère, ni affecté par la matérialité flagrante autour de lui.

Cette même ligne de conduite fidèle et cette même intégrité de pensée et d’action, qui avaient déclenché la haine et la jalousie de ses frères, enflammèrent à nouveau l’entendement charnel. Le mal impersonnel pensa avoir trouvé un nouveau moyen de l’anéantir. On l’accusa faussement et il fut mis en prison. Toutefois, rien n’indique qu’il ait cédé à l’apitoiement sur son sort, à la propre justification, au ressentiment ou à l’envie de condamner durement ses détracteurs, ni qu’il ait déploré sa situation, en tout cas à notre connaissance. Il continua de croire en son Dieu et au fait que toutes choses concoururent au bien. Pouvait-on conclure, selon le sens humain, qu’il n’avait plus aucune utilité, qu’on le privait de son travail ? Certainement pas. Si son travail lui avait été retiré, c’est qu’une nouvelle tâche l’attendait. Même s’il n’accomplissait plus pour son maître les grands travaux qu’il avait effectués avec tant de zèle, il pouvait encore rendre de petits services de même qualité à ses codétenus. Peut-être savait-il déjà que l’ampleur d’une tâche importe moins que l’esprit avec lequel on la réalise.

La suite de l’histoire est connue : un ancien détenu avec qui il avait sympathisé quand ils étaient tous deux en prison recourut à lui afin d’interpréter un rêve pour le grand Pharaon lui-même ; cela plut tellement au roi qu’il fit libérer Joseph pour le mettre à un poste qui permit à ce dernier, grâce à sa sagesse et à sa clairvoyance, de sauver de la famine toute une population, y compris son père et ses frères qui l’avaient trahi. Il est remarquable de voir qu’il pardonna de bonne grâce à ses frères, leur montrant que toutes choses sont dans les mains de Dieu, même aux heures les plus sombres ! Lui et sa famille faisaient simplement partie du déroulement inévitable d’un plan parfait. Il leur dit avec tendresse : « Ne vous affligez pas, et ne soyez pas fâchés de m’avoir vendu pour être conduit ici, car c’est pour vous sauver la vie que Dieu m’a envoyé devant vous... Ce n’est donc pas vous qui m’avez envoyé ici, mais c’est Dieu. » (Genèse 45:5, 8)

« Ce n’est pas vous qui m’avez envoyé ici, mais c’est Dieu » ! Nous aurions tout intérêt à nous faire l’écho de ces paroles, aujourd’hui, lorsque nous sommes apparemment affligés, établissant ainsi la vérité éternelle que la colère de l’homme servira à louer Dieu. En effet, il nous semble parfois que Joseph n’est pas le seul à avoir été vendu « en Egypte », victime sans défense de l’envie, de la vengeance, de la traîtrise et de la cruauté. Notre bien-aimée leader, Mary Baker Eddy, écrit cependant : « Tout ce que l’envie, la haine, la vengeance - les mobiles les plus impitoyables qui gouvernent l’entendement mortel - s’efforcent de faire, concourra “au bien de ceux qui aiment Dieu” » (Ecrits divers 1883-1896, p. 10).

Chaque étape de l’expérience humaine franchie par Joseph se révéla déterminante pour la suite de ses progrès ; toutes ces épreuves, sans exception, étaient dans la ligne du progrès spirituel, même si, sur le moment, elles paraissaient être exactement le contraire. S’il n’avait pas été mis dans la citerne, il ne serait probablement jamais allé en Egypte. S’il n’avait pas rejoint l’Egypte, il n’aurait jamais résidé dans la maison de Potiphar et n’aurait pas subi l’hostilité d’un de ses occupants. Sans cette hostilité, il n’aurait pas été disgracié puis emprisonné et, sans cet emprisonnement, il n’aurait pas connu cet autre détenu, compagnon de misère, qui, une fois libéré et ayant retrouvé grâce auprès du roi, se souvint de Joseph et fit en sorte qu’il soit appelé par Pharaon. Si personne n’avait parlé de Joseph à Pharaon, l’Hébreu n’aurait pas eu l’occasion de prouver que sa sagesse dépassait celle de tous les magiciens et devins d’Egypte, ce qui lui valut de devenir un dignitaire de haut rang, jouissant d’un grand pouvoir. Enfin, si Joseph n’avait pas accédé à cette position et à ce pouvoir, il n’aurait pas pu instaurer des mesures grâce auxquelles non seulement l’Egypte, mais d’autres pays furent à l’abri de sept années de famine, et il ne se serait pas réconcilié avec ses frères.

Tel un fil d’or ininterrompu, l’omnipotence du bien traverse tout le tissu de ses diverses expériences, unissant les différentes étapes pour former un ensemble harmonieux. Le poète Browning a exprimé ainsi cette vision de la continuité divine : « Sur la terre, des arcs brisés ; dans les cieux, un cercle parfait. » (Robert Browning, « Abt Vogler », The Oxford Book of English Mystical Verse, éd. Nicholson and Lee, 1917)

Du fait de ses limites, le sens humain ne peut voir que « les arcs brisés » du cercle, les morceaux, les pièces, les éléments partiels du plan global, du « cercle parfait » ; mais quand on parvient à voir davantage comme Dieu voit, on comprend que chaque partie a été nécessaire pour faire apparaître ce qui était établi dans l’Entendement divin avant que les étoiles du matin éclatent en chants d’allégresse.

On entend parfois dire : « Pourquoi toutes ces choses m’arrivent-elles ? Pourquoi tous ces problèmes, alors que j’essaie vraiment de faire de mon mieux ? » Joseph, lui aussi, essayait de faire de son mieux, mais cela ne le sauva ni de la citerne, ni de la prison. Daniel s’efforçait de faire de son mieux, mais, malgré cela, il se retrouva dans la fosse aux lions. Ces événements leur offraient simplement une occasion supplémentaire de montrer ce à quoi ils croyaient, soit à l’omnipotence du bien, soit au pouvoir arrogant du mal. On peut dire, sans se tromper, que presque tout le monde aujourd’hui ressent à un moment à un autre qu’il a quelque chose à pardonner. Il se peut même que, malgré bien des efforts, tel visage ou telle circonstance qu’on aimerait bien oublier revienne sans arrêt troubler l’harmonie de la pensée. Toute personne se trouvant dans ce cas pourra se sentir réconfortée en méditant l’histoire de cet homme qui, il y a très longtemps, sut faire face à l’adversité et eut une confiance absolue en Dieu, même dans les pires situations, au point que son exemple toujours vivant nous inspire et nous remplit d’admiration après tant de siècles.

Nous sommes tous confrontés à des situations difficiles, injustes et éprouvantes. Cela n’a rien d’étonnant car, en tant que scientistes chrétiens, nous remontons sans cesse le courant de la pensée générale, et un rameur remonte le courant avec plus de difficulté et moins rapidement qu’un rameur qui descend en se laissant porter. Toutefois, naviguer sur les croyances générales et les traditions établies, ce n’est pas progresser. Disons plutôt avec l’apôtre : « Aucune de ces choses ne peut m’ébranler » (Actes des apôtres 20:24, d’après la version King James). Aucune de ces choses ne devrait ébranler notre confiance en Dieu et dans Son plan parfait, même si nous ne discernons que faiblement ce plan pour le moment, plan dans lequel nous sommes tous inclus. Nous devons avoir confiance en Dieu concernant les « arcs brisés », ces incidents apparemment isolés de la vie quotidienne. Nous devons comprendre que, même si nous avons le sentiment d’être dans un abîme de solitude, de crainte ou de désespoir, toutes choses continuent encore de concourir à notre bien. L’Amour divin ne nous laissera jamais sans réconfort. Et déjà, dans les ténèbres où nous sommes, une main secourable que nous ne voyons pas encore s’apprête à nous aider. Certains ont-ils l’impression d’être prisonniers d’un mauvais environnement, de subir le poids de la matérialité, d’étouffer dans une atmosphère impropre à la croissance et à l’épanouissement spirituels, d’être enfermés dans une prison qui a pour murs des restrictions, des efforts contrariés, le découragement et la frustration ? Toutes ces difficultés sont seulement l’occasion de prouver que Dieu est Tout-en-tout, de Lui faire davantage confiance, de pardonner davantage, de voir l’homme parfait là où le sens humain voit un mortel imparfait, de s’attacher au fait que le mal est impersonnel et de se poser la question : « Comprenons-nous déjà combien il est préférable d’être victime de l’injustice que de la commettre ? » (Ecrits divers, p. 130) Alors louons Dieu pour ces leçons qui parlent de patience, d’humilité, de services non récompensés, d’efforts non reconnus, d’espérance différée, de pardon, de charité, d’amour désintéressé. Le sens de souffrance ne voit que le moment présent avec ses conclusions fausses tirées d’un témoignage matériel limité ; mais n’oublions jamais que « ce que l’on appelle sens matériel ne peut témoigner que d’un sens mortel et temporaire des choses, tandis que le sens spirituel ne peut témoigner que de la Vérité » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 298).

« Malheureuse, battue de la tempête, et que nul ne console ! » (Esaïe 54:11) sèche ces larmes inutiles que tu ne mérites pas et regarde plus haut. Elevez votre pensée au-dessus de « l’inhumanité de l’homme envers ses semblables » afin de mieux comprendre l’amour universel du Père ainsi que Sa tendresse protectrice à l’égard de toutes choses : les fleurs, les étoiles, les oiseaux, les agneaux endormis, les nouvelles feuilles qui poussent sous le soleil d’avril. Son amour pourrait-il les entourer du plus grand soin et cependant vous oublier, vous qui êtes Son enfant chéri ? L’heure viendra où, jetant un regard en arrière, vous vous rendrez compte que la situation présente, apparemment si difficile, cruelle et injuste, était en réalité une bénédiction cachée, car elle vous a obligé à renoncer à tout soutien humain pour vous appuyer sans réserve sur Dieu, le pouvoir suprême, le grand Tout-en-tout. Vous comprendrez enfin que, sans cette épreuve, vous n’auriez pas atteint aussi rapidement la vue plus élevée que vous avez aujourd’hui ; rétrospectivement, en voyant à quel point cette épreuve a été un enseignement et combien vous avez progressé spirituellement grâce à elle, votre cœur se réjouira en silence et vous murmurerez cette parole, comme si vous parliez à quelqu’un qui est tout proche : « Père, je Te remercie. »

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